Joël DABIN    (1933 - 2003)          http://www.JOEL-DABIN.com


"...bien que je sois un peintre plutôt figuratif, je ne suis pas un peintre de la description, j'évoque."


        Joël Dabin nous a quitté le 7 novembre 2003, le jour du vernissage de sa rétrospective organisée par le Conseil Général de la Vendée. Par quelle diabolique machination le destin a-t-il pu transformer une aimable invitation en douloureux faire-part ? Fatal millésime qui met fin à la vie d’un homme que nous aimions pour sa culture, sa simplicité, sa générosité, sa politesse, son goût des bonnes choses et sa fidèle amitié.



Hommage à Joël Dabin par Paul Ambille (Rosenau 2004)
"Rosenau, rencontre réputée du talent et de l'amitié se devait d'être la première à rendre hommage à un artiste capital, à la personnalité attachante qui contribua par la qualité de son oeuvre et sa fidélité exemplaire à faire de cette place artistique un lieu incontournable et parfois jalousé. Pour Joël Dabin, l'Escale était, en effet, une halte privilégiée de sa vie d'artiste. II y relâchait sans défaut, chaque année, avec une telle autorité que les cimaises semblaient avoir été conçues et faites à dessein pour accueillir les vaisseaux habités de son imaginaire. Mieux que quiconque, il savait les animer, voire les enfiévrer, de sa verve gloutonne et jubilatoire quand il branchait, pour notre pure délectation, sa rayonnante lanterne magique. Désormais, elle ne s'éteindra plus, car sa vision onirique, originale, a «impressionné» à jamais notre mémoire et notre coeur Homme pudique et discret, Joël ne se livrait vraiment que dans sa peinture ou alors au seul service des autres pour lesquels il se dépensa sans compter. Ces exceptionnelles confidences font de nous, ses amis, des êtres privilégiés qui ne cesseront pas de l'interroger tant sa lucidité maîtrisée et son expérience nous furent toujours les références les plus précieuses. Dans ces moments trop rares, pinçant son cigarillo, à demi mâchonné, il haussait son large front, allumait son regard et modifiait jusqu'au timbre de sa voix pour monologuer sur les mystères de la création et nous faire partager sa quête de la vérité. Lorsque les gens disparaissent, on leur attribue volontiers tous les mérites. Ce n'est pas le cas pour Joël car nous les lui avions reconnus bien avant et ainsi la séparation nous semble aujourd'hui, curieusement, un peu moins douloureuse. Malade, il se croyait guéri et c'est en pleine consécration, au sommet de la gloire, au comble du bonheur, que le destin l'a rattrapé. Son oeuvre, elle, est bien présente, admirable et complète. L'agencement savant de ses plages de réflexion, dans une pâte gourmande et sensible aux profondeurs méditées, bousculées de stries et de stridences colorées, parfois même plaisamment échevelées, a su mimer à merveille le carnaval dérisoire de notre existence".





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